L'ADAPTATION
L'ADAPTATION
(extraits d'articles écrits dans la revue Assistante Maternelle par le Dr Grivel, psychologue clinicienne)
En cette fin d'année de travail pour beaucoup d'entre nous l'adaptation commence l'été, avant ou après nos congés et avant l'accueil d'un nouvel enfant en septembre.
En parcourant la revue Assistante Maternelle Magazine de mai et juin 2009, les articles du Dr Grivel m'ont paru très intéressants.
Aussi j'en ai extrait quelques passages ci-dessous.
1 – « Quels sont les avantages de l'adaptation ?
Pour l'enfant :
L'adaptation lui permet de s'habituer en douceur à son nouveau lieu. Il aura alors tout le loisir de vérifier que ce n'est pas un endroit où on l'abandonne à des personnes inconnues, mais bien un lieu où il pourra épancher sa curiosité et sa soif d'exploration en totale sécurité. Car, pour pouvoir jouer pleinement, il faut d'abord avoir confiance dans les personnes qui vont s'occuper de lui. Pour ce faire, il a besoin de temps pour apprendre à les connaître, et le parent, en tant que relais, va pouvoir assurer ce lien. Mais pour passer un bon relais, il faut que le parent ait pleinement confiance dans le professionnel. Cela ne peut se faire qu'à condition d'apprendre à se connaître, d'être rassuré sur la façon dont il travaille. Lorsque le parent est en confiance, il peut alors confier son enfant qui sentira le climat serein de sécurité.
Pour le professionnel :
L'adaptation est aussi une période très importante. Elle va lui permettre de connaître l'enfant, ses habitudes, son rythme de vie par l'observation de ses temps d'adaptation, mais aussi à travers les propos des parents sur la petite histoire de l'enfant. »
2 – « A quoi peut ressembler une adaptation ?
Il n'y a pas un modèle d'adaptation qui serait fixe pour chaque famille, mais plutôt un dialogue entre l'assistante maternelle et les parents afin de penser ensemble ce qui paraît être le plus ajusté.
La première rencontre dure quelques heures. C'est le temps pour les parents, l'enfant et l'assistante maternelle de faire connaissance.
Le climat de confiance une fois installé autorise des temps de séparation progressifs. »
3 – « L'accueil chez une assistante maternelle
L'enfant est séparé de sa mère lors de la phase de dépendance absolue. Sa tolérance à la séparation est limitée dans le temps et variable, selon les enfants. Plus qu'à n'importe quel âge, ce petit bébé a besoin de temps pour passer des bras de sa maman à ceux de son assistante maternelle, pour vivre le plus en douceur et transformer cette expérience d'arrachement en détachement.
Lorsqu'un bébé de 3 mois est séparé de sa mère, il ne proteste pas. Il ne peut pas comprendre ce qui se passe ni demander ce qui lui manque, car il n'en a qu'une vague idée. Il n'a pas de mots pour exprimer ce qu'il ressent et l'absence de la mère est à chaque fois une disparition dont il ne peut prévoir le terme. Ses réactions sont souvent somatiques. Il n'est pas rare d'observer de petites fièvres inopinées, une baisse d'appétit, des difficultés de sommeil qui sont transitoires et viennent signifier que le bébé vit et ressent à sa manière qu'il n'est pas si simple de s'ajuster à ce nouvel environnement.
Ces enfants ne manifestent pas toujours un plaisir évident à retrouver l'assistante maternelle ou le parent. Souvent, ils expriment des signes d'inconfort comme une raideur musculaire, un accrochage aux bras de la personne avec laquelle ils se trouvent, parfois des pleurs et souvent une difficulté à entrer en contact rapide.
Le petit bébé est un être immature qui n'a pas encore la capacité d'anticiper, de se préparer, d'attendre. A chaque nouveau contact avec un adulte, le nourrisson est d'abord saisi. Il se trouver partagé entre la reconnaissance de ce visage connu et le fait qu'il se présente à lui trop brutalement. Il vit une sensation d'inconfort qui peut durer quelques minutes et a besoin de se rassurer.
A cet âge-là plus qu'à tout âge, les moments de séparation et de retrouvailles doivent être préparés en douceur. Temps pour se séparer le matin et confier le bébé à l'assistante maternelle, temps pris également le soir pour permettre au bébé de retrouver ses repères qu'il a perdu pendant la journée et opérer une transition en douceur.
Plus tard, aux alentours de 8 mois, le petit enfant commence à exprimer sa peur à la vue d'une personne étrangère. Cette réaction est le signe qu'il se reconnaît lui-même comme une personne distincte des autres et sa mère comme un individu séparé de lui, qui a une vie propre et continue d'exister même quand il n'est pas là. Il va pouvoir commencer à garder en lui l'image de ce qui est absent. L'angoisse de séparation et la tolérance progressive de l'absence de la mère faisant désormais partie du développement de tout enfant.
Puis en grandissant, entre 8 mois et 18 mois, il met en place des comportements plus bruyants face à la séparation d'avec sa mère. Ce langage que nous comprenons mieux est celui des pleurs, cris, rage, colères. Ces réactions dérangent ceux à qui est confié le bébé, car elles sont souvent difficiles à supporter. Elles peuvent empêcher l'adulte d'accompagner l'enfant. Mais ces comportements ne sont pas plus conséquents que ceux du nourrisson, bien au contraire. Dans cette situation, l'enfant peut exprimer sa colère plutôt que d'être envahi par celle-ci dans son corps et dans son esprit. »
4 – « Un lieu de rencontres riches et variées
L'adaptation est donc le lieu de rencontres diverses et variées, de passages, de ponts entre la vie de l'enfant dans sa famille et celle qu'il va construire dans son nouveau mode d'accueil.
C'est en tout cas le lieu de la rencontre, rencontre entre un enfant, ses parents et l'assistante maternelle qui va l'accueillir. Rencontre qui va poser les jalons d'une séparation plus serein. »
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